Saviez-vous qu’au Québec les gens passent le deux-tiers de leur temps à l’intérieur de leur domicile? C’est 16 heures par jour passées chez soi! Et se loger, ce n’est pas une mince affaire : nous avons tous entendu parler des défis liés à la recherche d’un logement de qualité, abordable et salubre.
En santé publique, nous sommes préoccupés par les questions de logement parce qu’il existe des liens clairs entre la santé des individus et l’endroit où ils habitent. De plus, les occupants d’un logement insalubre ont souvent des options limitées pour améliorer leur situation étant donné que la mauvaise conception des bâtiments et un manque d’entretien préventif sont souvent à la base des problèmes d’insalubrité. En 2013, un sondage mené par la Société d’habitation du Québec a démontré que plus d’un ménage sur quatre au Québec est aux prises avec un problème de salubrité. Ça représente des millions de gens habitant des logements qui peuvent nuire à leur santé!
Qu’est-ce que l’insalubrité?
Quand on parle de logements insalubres, on veut dire, entre autres, ceux qui sont affectés par : 1. l’humidité excessive et la contamination par les moisissures; 2. l’infestation par les punaises de lit, les blattes (coquerelles) et les rongeurs (souris & rats); 3. une température inadéquate (trop froid en hiver ou trop chaud en été); 4. le bruit et la pollution venant de l’extérieur; 5. le surpeuplement. |
Les moisissures et l’humidité excessive peuvent causer ou empirer plusieurs problèmes de santé, dont l’asthme, la rhinite et les infections respiratoires. Les piqûres de punaises de lit, bien qu’elles ne transmettent pas de maladies, causent des problèmes de peau; de plus, la présence de punaises de lit peut déranger le sommeil et causer du stress et de l’anxiété. L’utilisation de produits toxiques pour se débarrasser des infestations d’insectes peut également entraîner un risque à la santé.
Certains problèmes comme les punaises de lit et les coquerelles peuvent amener les gens à se retirer de leur entourage. La présence de plusieurs facteurs d’insalubrité en même temps n’est pas rare et augmente les chances qu’il y ait des effets sur la santé. Les enfants, les personnes âgées, de même que les gens souffrant de problèmes de santé mentale sont plus sensibles aux effets de l’insalubrité.
Dans la très grande majorité des cas, les problèmes de santé ou les symptômes causés par l’insalubrité disparaissent lorsque les gens ne sont plus exposés. Malheureusement, beaucoup de gens sont contraints de rester dans des conditions inadéquates même si leur santé en souffre. En effet, ce sont souvent les gens qui n’ont pas les moyens de se payer mieux qui se retrouvent dans des logements moisis ou infestés de punaises de lit ou de coquerelles.
Depuis des années, la santé publique au Québec travaille avec les municipalités, les organismes communautaires et différents professionnels de la santé pour faire en sorte que tout le monde puisse vivre en santé dans leur domicile. Par des sondages et des projets de recherche, nous aidons à mieux comprendre comment les conditions de vie des gens peuvent avoir un effet sur leur santé. Quand des situations inquiétantes nous sont signalées, nous faisons des enquêtes dans les logements et auprès des occupants. Si la santé des gens est menacée (par exemple, si un enfant fait de l’asthme à cause de son logement qui est moisi) nous travaillons avec la municipalité pour s’assurer que le logement soit inspecté, que la réglementation soit appliquée et que la famille puisse déménager si c’est nécessaire pour protéger leur santé.
En offrant une expertise en matière de logement et santé et en donnant de la formation, nous équipons les professionnels de la santé et les intervenants des municipalités et des organismes communautaires pour qu’ils soient capables de reconnaître et de prévenir les problèmes de santé causés par les logements insalubres. L’accès à un logement salubre pour tous dépend d’une réglementation forte en matière de salubrité, de même que la capacité au niveau des municipalités de l’appliquer. Parce que les logements salubres coûtent souvent plus cher, les politiques nationales sur le logement abordable et le financement des programmes de soutien aux locataires, tels AccèsLogis et le programme de Supplément au loyer, sont essentiels à l’amélioration des conditions de logement des personnes les plus défavorisées. Finalement, les organismes communautaires qui travaillent au quotidien pour défendre le droit à un logement convenable doivent avoir un financement adéquat et durable.
En conclusion, si nous voulons vraiment un Québec en santé, nous devons nous soucier des conditions d’habitation de tout le monde. Que le gouvernement Couillard impose d’importantes coupures en prévention en même temps qu’il cherche à limiter la capacité de la santé publique à militer pour des politiques publiques favorables à la santé est des plus inquiétants. La santé publique est loin d’être seule à se mobiliser pour l’amélioration des conditions de vie des gens. Les organismes communautaires, les municipalités, le réseau de la santé et la société civile, tous doivent continuer à travailler ensemble pour que tout le monde puisse être en santé chez soi!
Pour en savoir plus sur le logement et la santé :
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Un avis sur « Votre logement : Des impacts importants sur votre santé. »